Valeriy Endovitskiy montre le potentiel illimité des poids lourds
Une dernière finale passionnante en Grand Chelem. Dhzamal Gamzatkhanov (AZE) pourrait décrocher le record de son pays d’origine avec 8 médailles et 4 médailles d’or, un résultat encore meilleur qu’en 2022 avec plus de médailles. Mais l’adversaire était Valeriy Endovitskiy (AIN) et il a montré que l’équipe des Athlètes Indépendants avait un autre poids lourd fort aux côtés de Tasoev et Bashaev.
La foule était, bien sûr, entièrement derrière leur homme et il s’est assuré d’attaquer en premier, forçant Endovitskiy à se mettre à genoux. L’échange suivant fut similaire, aboutissant presque à un waza-ari pour les Azéris. Endovitskiy semblait alors attaquer le pied avant de Gamzatkhanov, mais il ne s’en laissa pas décourager et attaqua à nouveau. Cependant, Endovitskiy gagnait en rythme et en position. Il a combiné un premier ashi-waza avec un osoto-gari de grande envergure et a lancé un ippon. Il y a eu encore des applaudissements car les spectateurs apprécient le bon judo et c’était du bon judo.
Endovitsky (AIN) est disposé à utiliser une gamme de techniques. Lors de son premier concours, il a gagné avec makikomi et lors de son second, il a préparé un o-uchi-gari parfait, du kumi-kata au kake. Ses lancers sont souvent directs, souvent surprenants et aussi souvent réussis. Il n’est pas tête de série à Bakou, mais si tout s’est bien passé dès le début, il aurait pu s’attendre à rencontrer le médaillé d’argent olympique Tushishvili, de Géorgie, en quart de finale.
Les choses ne se sont pas déroulées comme prévu et l’adversaire d’Endovitsky était Song (KOR) qui avait éliminé Tushishvili avec un superbe ko-uchi-gari à peine 20 secondes après le début du deuxième tour. Endovitsky a cependant continué sa course, se jetant sur Song qui avait du mal à retrouver sa précision d’antan.
Utkirbek Turoboyev (UZB) a ensuite démantelé l’un des 4 judokas les mieux classés du jour. Sipocz (HUN) a dominé la poule B mais ne semblait pas disposé à affronter l’Ouzbek qui l’a lancé deux fois avec makikomi en 40 secondes. Nous ne pouvons jamais exagérer l’accent mis sur les règles, là pour encourager un judo positif et offensif, un judo qui vise toujours à marquer ippon. Touroboev voulait certainement obéir à ces principes et il l’a très bien fait. Lors de son quart de finale, il a contré la tentative de seoi-nage de Marinic (SLO) pour enregistrer le score gagnant.
Le vainqueur de la poule C n’était d’ailleurs pas premier de la poule en début de journée. Gamzatkhanov (AZE) a lancé par ippon le double médaillé olympique et quadruple médaillé mondial Rafael Silva (BRA) avec ko-soto-gake dans le score d’or.
Jelle Snippe (NED) a été le seul des quatre premiers à atteindre une demi-finale, mais lui aussi a finalement été arrêté, perdant face à Gamzatkhanov, donnant au participant hôte sa toute première médaille du Grand Chelem, soit une médaille d’argent, soit une médaille d’or. Ici, il y a une note particulière pour Johannes Frey (GER) qui a été battu par Snippe au deuxième tour. Il a été blessé à Abu Dhabi en 2022 ; personne n’aime se concentrer sur les blessures, mais il arrive parfois qu’une guérison mérite d’être mentionnée. Pour Frey, c’était grave et l’équipe médicale de la FIJ est restée en contact depuis, s’adressant régulièrement aux médecins allemands. Après 16 mois d’absence, nous étions ravis de le voir remporter l’open continental de Gyor la semaine dernière avant de revenir sur les tatamis du WJT. Félicitations à lui pour avoir accompli un travail aussi incroyable pour revenir au judo.
La première médaille de bronze s’est disputée entre Marinic et Snippe, le premier ayant remporté son repêchage de la manière la plus spectaculaire, comme on le voit ici.
Le combat est resté équilibré, Marinic incapable d’exécuter l’ashi-waza avec lequel il avait commencé la journée et la puissance de Snippe étant neutralisée, mais seulement 5 secondes avant la fin, Snippe a fait de l’espace et a lancé Marinic par ippon pour remporter la médaille.
La deuxième médaille de bronze de la catégorie pourrait aussi revenir aux Pays-Bas avec Spijkers ou à l’Ouzbékistan avec Turoboyev. Il y a eu un va-et-vient entre eux qui aurait pu aller dans un sens ou dans l’autre, mais Spijkers semblait plus déterminé que son homologue. Dans la seconde moitié du match, Spijkers a marqué avec une technique d’épaule et peu de temps après, il a ajouté un énorme o-uchi-gari pour ippon. C’était une médaille de bronze bien méritée qui a permis aux Pays-Bas de remporter la médaille de bronze dans cette catégorie.