La directrice sportive Sara Alvarez a assisté à des Jeux paralympiques dynamiques et passionnants

La directrice sportive Sara Alvarez a assisté à des Jeux paralympiques dynamiques et passionnants

Sara Alvarez, judoka espagnole triple championne olympique, a joué un rôle clé lors des Jeux paralympiques de Paris 2024, en supervisant l'aspect sportif de la compétition. En revenant sur l'événement, elle a salué son succès et souligné la manière dont il a mis en valeur l'excellence du para-judo auprès d'un public mondial.

Alvarez, qui a participé aux Jeux d'Atlanta en 1996, de Sydney en 2000 et d'Athènes en 2004, souligne que les différences entre le judo olympique et le judo paralympique sont minimes. En fait, les règles restent en grande partie les mêmes. Cependant, en para-judo, l'adaptation clé réside dans la prise : les deux athlètes doivent immédiatement adopter la prise de base du kumi-kata après chaque pause, ce qui accélère le rythme des combats. « Le judo spectaculaire arrive beaucoup plus tôt en para-judo, car les deux athlètes sont déjà prêts, immédiatement après le « hajime », à appliquer leurs techniques », explique Alvarez. Cet ajustement se traduit souvent par des projections ippon plus rapides et plus spectaculaires, qui ont captivé le public à Paris.

L’un des aspects marquants des Jeux paralympiques de Paris 2024 a été l’énergie et l’enthousiasme du public. Connus pour leur profonde connaissance et leur passion du judo, les spectateurs français ont applaudi les athlètes de toutes les nations, pas seulement la leur. Pour Alvarez, cette atmosphère a fait de la compétition « l’un des événements les plus dynamiques et passionnants » qu’elle ait jamais vécu.

Les impressionnantes aptitudes techniques des athlètes J1, qui sont complètement aveugles, ont été un point fort pour Alvarez. Elle a souligné que ces judokas s'entraînent de manière intensive pour performer au plus haut niveau, avec la capacité d'exécuter des techniques avancées malgré leur manque de vision. « Eux et leurs entraîneurs effectuent un entraînement exhaustif et méthodique », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il semblait presque magique de voir ces athlètes exécuter des techniques parfaitement synchronisées telles que le seoi-nage et le sutemi-waza.

Les athlètes J2, qui ont une déficience visuelle sévère, ont également été impressionnés par leur performance. Alvarez a souligné que même si ces athlètes peuvent voir leurs adversaires dans une certaine mesure, ils doivent tout de même faire face à des défis importants sur et hors du tatami. « Certains pourraient penser que si ces athlètes sont capables de voir les mouvements de leur adversaire, ils ne sont pas très désavantagés… C’est une erreur ! », a-t-elle souligné. Ces judokas surmontent non seulement les obstacles à l’entraînement, mais aussi dans leur vie quotidienne, ce qui rend leurs exploits encore plus remarquables.

Alvarez a également réfléchi à la façon dont les styles nationaux de judo persistent dans le para-judo. Elle a observé que les équipes continuent d'afficher leurs caractéristiques distinctives : les Japonais restent techniquement précis, les Français excellent dans les approches tactiques, les Géorgiens sont des combattants acharnés et les Brésiliens maintiennent un solide équilibre entre technique et forme physique. « Cela vous semble-t-il familier ? », a-t-elle remarqué, soulignant comment ces styles nationaux transcendent les distinctions entre athlètes handicapés et non handicapés.

Au-delà des aspects techniques, la compétition de Paris a mis en évidence les valeurs fondamentales du judo : respect, unité et persévérance. Alvarez a souligné à quel point le para-judo incarne ces principes, notant que les Jeux ont établi un nouveau standard pour le sport. « Le para-judo a atteint un nouveau niveau, montrant que le judo est uni autour de ses valeurs et de ses principes, quel que soit le niveau physique du judoka. »

Alvarez a conclu en exprimant sa gratitude à tous ceux qui ont contribué au succès de cet événement, des organisateurs et bénévoles aux athlètes et entraîneurs. « Je suis très reconnaissante à l'IJF, au personnel de judo de l'IBSA, aux organisateurs de Paris 2024, aux bénévoles, aux responsables de la Fédération française de judo et, surtout, aux athlètes et aux entraîneurs pour avoir rendu cela possible. »

Selon elle, les Jeux paralympiques de Paris 2024 resteront dans les mémoires comme un tournant pour le para-judo, mettant en valeur la force, l'habileté et le caractère inclusif de ce sport auprès d'un public mondial.