Clarisse Agbegnenou, sept fois vainqueur, établit des records
Depuis samedi, Clarisse Agbegnenou est désormais septuple vainqueur du Grand Chelem de Paris. Cela la place au premier rang avec Teddy Riner et Lucie Decosse, deux autres légendes françaises à Paris. 50 ans d’histoire sont là pour témoigner des grands gagnants à Paris. Le public averti arrive dès le départ et soutient tout ce qui ressemble même de loin au beau judo. Lorsque les acteurs sont français, il est évident que le soutien populaire est plus important. Quand c’est une star française du judo qui foule les tatamis de l’Accor Hôtel Arena, le niveau sonore monte d’un cran. C’est bien sûr le cas de Clarisse Agbegnenou.
En finale, la moitié du match s’est déroulée sans attaques majeures mais avec une action continue, n’entraînant aucune pénalité de part et d’autre. Le premier shido est arrivé en seconde période, Agbegnenou étant pénalisée pour passivité, même si elle dominait le grip. Avec un shido chacun donné dans la dernière minute, les choses ont commencé à être un peu délicates pour la judoka française, surtout lorsqu’elle a été lancée pour waza-ari un peu plus tard. Mais le score a été annulé et au début de la période du golden score, Kristo a été averti une deuxième fois pour grippage sous la ceinture : deux shido chacun. Après presque deux minutes de prolongation, le public était en délire. Après chaque action, des hourras massives sortaient des tribunes jusqu’à ce que finalement, Clarisse Agbegnenou bloque l’attaque de son adversaire et lance un waza-ari avec un o-soto-gari. C’était la septième médaille d’or pour le héros français.
Aujourd’hui, la sextuple championne du monde a offert un spectacle pour le moins magnifique à tous ses fans. Ce spectacle de très haut niveau était aussi possible car Clarisse avait des adversaires qui n’étaient pas là pour s’amuser mais pour gagner. Après un premier tour remporté contre Agatha Schmidt (GER), le deuxième tour s’annonçait serré contre l’ancienne championne du monde Megumi Horikawa (JPN) et ce fut le cas.
Les huit minutes de golden score ont progressivement fait monter la pression, atteignant un niveau rarement atteint ; la tension était à son comble. Après 8 minutes de golden score, équivalent à 3 matchs (4+8), Agbegnenou est descendu des tatamis totalement épuisé, mais en vainqueur et avec le plein soutien des 15 000 spectateurs.
En quart de finale, la championne de France a surmonté l’obstacle appelé Maylin Del Toro Carvajal (CUB) avant d’affronter la jeune Joanne Van Lieshout (NED). Une nouvelle fois le golden score se profilait et Agbegnenou dut travailler dur pour ne pas couler. Prise dans une clé de bras, elle s’est miraculeusement libérée pour finalement marquer un ippon magistral dans une incroyable situation d’action-réaction. Une nouvelle finale s’ouvrait pour elle.
En tête du tableau, plus discrètement, Katarina Kristo (CRO) traçait sa route. Avec l’élimination prématurée de Catherine Beauchemin-Pinard (CAN) et Lucy Renshall (GBR), le tableau s’est ouvert et a laissé la place à un outsider, dont Kristo a pleinement profité.
Lucy Renshall (GBR) et Joanne Van Lieshout (NED) étaient les têtes d’affiche du match pour la première médaille de bronze. Peut-être que Joanne Van Lieshout n’avait pas suffisamment récupéré après sa demi-finale contre Agbegnenou, perdant finalement face à Lucy Renshall aux tirs au but au golden score, la seule défaite inutile de la journée car elle a tout bien fait le reste du tournoi.
Deux pays asiatiques, la Mongolie avec Gankhaich Bold, et le Japon avec Kirari Yamaguchi (JPN), ont eu la chance de compléter le podium dans une catégorie jusqu’alors dominée par les athlètes européens. La victoire est revenue à la Mongolie, Gankhaich Bold remportant la médaille de bronze.