Clarisse Agbegnenou donne l'impression que le judo est facile

Clarisse Agbegnenou donne l’impression que le judo est facile

La finale féminine U63kg du Grand Chelem à Tachkent opposait deux pays familiers mais un seul athlète familier. La France était représentée par Clarisse Agbegnenou et le Japon par Momo Tatsukawa. Agbegnenou a toujours l’air en confiance, quand c’est dur, quand elle est bloquée, toujours en confiance. Avec une adhérence supérieure et un jeu de jambes exceptionnel et fluide, elle a fait travailler très dur Tatsukawa pour même rester debout.

Tatsukawa a continué à attaquer même s’il n’a jamais semblé suffisant pour déstabiliser Agbegnenou. Les pénalités sont arrivées, à égalité de deux chacune après 13 secondes après le golden score, mais dans l’échange suivant, Tatsukawa a de nouveau attaqué et la championne olympique française n’a offert aucune hésitation, s’accrochant à son bras et s’enfonçant dans un juji-gatame parfait pour ippon et encore 1000 points. Quelqu’un veut être classé premier aux Jeux…

La troisième tête de série de la catégorie est Clarisse Agbegnenou qui, après avoir remporté l’or à Paris, a ajouté 1000 points à son classement mondial pour garantir une place dans toutes les épreuves à l’approche des Jeux et peut-être aux Jeux olympiques eux-mêmes. Elle a remporté les derniers championnats du monde mais même cela n’a pas suffi dans ce domaine compétitif pour la faire entrer dans le top 8, Paris l’a fait.

A Tachkent, Agbegnenou a dépassé Makretskaya (AIN) et Cabana Perez (ESP) pour atteindre les quarts de finale contre Iva Oberan, susmentionnée. La Croate était prête, étudiée et en bonne forme, neutralisant l’essentiel de ce qui lui arrivait. Elle a bien agrippé, a beaucoup attaqué et a résisté sans crainte. Le concours s’est transformé en Golden Score. Là, un glissement momentané de position et une anticipation ont coûté à Oberan et la championne olympique l’a lancée par ippon. Ce fut un combat très serré pendant plus de 5 minutes, mais Oberan, déçue, a chuté au repêchage pour ensuite perdre à nouveau contre Gili Sharir, 4ème tête de série, et terminer sa journée à la 7ème place.

Nabekura s’est retrouvée dans une compétition pour la médaille de bronze, face à Dena Pohl, une Allemande classée 50e au classement mondial et qui n’avait jamais participé à un bloc final du World Judo Tour. Pohl est arrivé avec une adhérence supérieure dominante, Nabekuri nettement plus court et sous beaucoup de pression, mais le judoka japonais a continué à attaquer par le bas. Le temps normal semblait passer rapidement avec seulement un shido chacun enregistré. L’Allemand, en golden score, a tenté de verrouiller un harai-goshi puissant mais Nabekura était prêt et ainsi cela a continué. Comme d’habitude, lorsque les Japonais se retrouvent sans espace en tachi-waza, le ne-waza devient l’objectif et Nami Nabekura a parfaitement suivi cette tendance, tournant et tenant Pohl pour le waza-ari et pour une place sur le podium.

La deuxième médaille de bronze serait disputée par Sharir et Andreja Leski (SLO) après ce dernier, le 4ème des têtes de série a eu un bye et 3 victoires dominantes mais n’a pas pu dépasser Tatsukawa (JPN) qui est arrivé du 54ème au classement avec seulement une médaille d’or de Linz en 2023 visible sur son record du World Judo Tour.

Leski menait certainement la compétition, malgré un tableau d’affichage équilibré, jusqu’à ce qu’il reste 1h30. À ce moment-là, Sharir a reçu une pénalité pour passivité et Leski a pris cela comme signal, lançant l’échange suivant, contrecarrant une tentative de tani-otoshi sans engagement, pour waza-ari. Elle a enchaîné, à 2 secondes de la fin, avec un puissant koshi-guruma dont Sharir a pu sortir. Il était cependant trop tard puisque l’horloge indiquait la fin du combat et Leski était restée en tête tout au long, plus active et plus disposée à s’engager dans ses attaques.

Lucy Renshall (GBR) a été la première des athlètes les mieux classées à sortir, battue par Dena Pohl (GER) et au deuxième tour, lancée deux fois et n’ayant pas l’air aussi pointue qu’elle l’était lors de sa victoire au Portugal en janvier. Nous savons cependant ce qu’elle peut faire et en tant qu’ancienne numéro un mondiale, nous pouvons être sûrs qu’elle retrouvera sa forme lorsque cela comptera vraiment ; ce problème n’est pas trop inquiétant. Pohl a ensuite traversé le groupe jusqu’à la demi-finale.

La tête de série numéro deux, Gili Sharir (ISR), fut la prochaine à abandonner la course, mais en quart de finale, se donnant une seconde chance de lutter pour une médaille, face à une Oberan (CRO) déçue, sur laquelle nous reviendrons. à sous peu. Sharir a battu l’athlète locale Nurollaeva et Tang (CHN) avant de s’incliner face au Japonais Nabekura.

Sharir a perdu son quart de finale face à Nabekura, non tête de série mais dangereuse, l’envoyant en demi-finale contre la superstar française. Cette demi-finale était tendue mais c’est finalement un brassard qui a assuré la victoire d’Agbegnenou, juste au golden score.