Teddy Riner défié par Tatsuru Saito
Teddy Riner est toujours au top, sachant qu'il n'est pas encore au sommet de sa forme, les autres athlètes non plus. Mais l'écart avec quelqu'un comme Saito se réduit. La finale n'a pas été une victoire facile pour Teddy Riner. Tatsuru Saito semblait mieux préparé pour le concours que son illustre adversaire.
Saito était meilleur avec le kumi-kata, plus précis dans ses attaques, Saito était une menace permanente pour Riner, qui attendait la faute. Pendant longtemps, cela n'est pas venu, Saito tentant les uchi-mata, tai-otoshi et autres combinaisons tandis que le judoka français était pénalisé à deux reprises. La pression montait d’un cran. Serait-ce un lancer pour Saito ? Serait-ce une troisième pénalité pour Riner ? Finalement, c'est un lancer de Riner qui contrecarre Saito avec beaucoup d'opportunisme, marquant waza-ari. Saito a continué à pousser mais cela n'a pas suffi face à l'expérience de Riner.
La finale que tout le monde attendait secrètement était une finale entre la légende Teddy Riner, double champion olympique individuel, champion olympique par équipe mixte et onze fois champion du monde, et Tatsuru Saito (JPN), celui dont le destin de grand judo s'est annoncé. pendant des années.
Le premier match pour une médaille de bronze s'est déroulé entre Shokhrukhkhon Bakhtiyorov (UZB) et Erik Abramov (GER). Si l'Allemand était un peu plus petit que son adversaire, il ne fut pas le dernier à utiliser la puissance et à lancer des mouvements massifs, ce qu'il fit d'ailleurs à deux reprises. Le premier waza-ari s'accompagnait d'une contre-attaque, le second était particulièrement spectaculaire, un koshi-guruma massif. L'atterrissage n'était pas exactement là mais il suffisait pour qu'un deuxième waza-ari lui donne la victoire.
Rafael Silva (BRA) et Valeriy Endovitskiy (AIN) étaient en tête d'affiche pour la deuxième médaille de bronze. La première partie du combat semblait assez équilibrée mais petit à petit, Silva semblait de plus en plus fatigué et finalement il fut projeté pour waza-ari avant d'être épinglé pour ippon. C'était une belle victoire pour Valeriy Endovitskiy.
Tête de série numéro un du tournoi, Andy Granda (CUB), champion du monde à Tachkent en 2022, est arrivé après deux bonnes performances, une deuxième place à Linz et une troisième à Tbilissi la semaine dernière, de quoi lui mettre en confiance. Il a toutefois chuté dès le début de la compétition face à Marius Fizel (SVK). Très fort, ce dernier a continué sur sa lancée pour atteindre les quarts de finale face à Valeriy Endovitskiy (AIN), qui a alors ruiné tous ses espoirs.
Dans la poule B, la compétition de Saito s'est déroulée dans les meilleures conditions. Une première victoire contre Kacper Szczurowski (POL) sur le terrain a été suivie d'une victoire tactique contre Igor Vracar (SRB), puis une autre contre hokhrukhkhon Bakhtiyorov (MGL), toujours sur le terrain. Finalement, en demi-finale, Saito a dû attendre patiemment le golden score pour inscrire un waza-ari contre Endovitskiy et accéder à la finale.
Dans la seconde moitié du tirage au sort, c'est le retour de Martti Puumalainen (FIN), vainqueur du World Judo Masters de l'année dernière et champion d'Europe en titre, qui a attiré tous les regards. Le Finlandais a parfaitement débuté son tournoi en éliminant Mbagnick Ndiaye (SEN), puis Vito Dragic (SLO), avant de se soumettre à la loi d'Erik Abramov (GER), d'abord par un lancer, conclu ensuite par une immobilisation. Au repêchage, Puumalainen était à égalité avec Rafael Silva (BRA), mais a cédé aux tirs au but.
Le premier adversaire du jour de Teddy Riner, Azamat Chotchaev (BRN), n'a pas tenu longtemps, se retrouvant rapidement à plat ventre après l'arrivée d'un o-soto-gari plein de précision et de puissance. Jur Spijkers (NED) n'a pas non plus pu résister à la puissance dévastatrice de Riner et a concédé trois penaltys mortels, tout comme Rafael Silva (BRA) quelques minutes plus tard. En demi-finale, c'est finalement Erik Abramov qui a posé le plus de problèmes au Français, relativement. Il n'y a rien eu de particulièrement dangereux, si ce n'est un mouvement au sol à l'initiative de Riner qui aurait pu tourner à l'avantage de l'Allemand mais c'était dans une autre vie, dans un autre scénario improbable, compte tenu de la maîtrise démontrée par Teddy tout au long de la journée. Après 24 secondes, il a marqué un premier waza-ari avec un contre puis a bien géré son avance, faisant écoper Abramov de trois pénalités.