Matvey Kanikovskiy se rapproche de la qualification olympique
Fort de sa victoire à Tokyo en décembre dernier et de son rang de tête de série, Matvey Kanikovskiy, avec son style volontaire, a voulu démontrer une nouvelle fois qu’il est l’un des hommes forts de la catégorie. Une compétition de très haut niveau comme ce grand prix n’est une promenade de santé pour personne mais il faut admettre que le style et l’attitude de ce judoka élancé font des merveilles.
Après des premiers tours parfaitement maîtrisés, il se jette sur le jeune judoka japonais Kaito Green en demi-finale pour s’offrir une nouvelle finale lors d’une épreuve du World Judo Tour. Kanikovskiy est à surveiller de près car dans les mois à venir, il fera sans doute encore parler de lui.
En finale, Sherazadishvili sous la pression de Kanikovskiy, est rapidement pénalisé d’un premier shido. Les deux hommes ont ensuite été pénalisés, ajoutant une pression supplémentaire évidente à Sherazadishvili. Prenant la mesure de son adversaire, l’Espagnol le poussa pour obtenir également un deuxième shido ; deux shido chacun. Le concours était une partie d’échecs jouée par deux excellents joueurs. Alors que la fin du combat approchait, Kanikovskiy réussit à mettre son bras sous la défense de Sherazadishvili pour un sumi-otoshi aérien pour waza-ari. Le meilleur joueur d’échecs de judo du jour était Kanikovskiy.
Le premier match pour une médaille de bronze s’est déroulé entre Bojan Dosen (SRB) et Rafael Buzacarini (BRA). Les deux hommes se sont déjà rencontrés une fois par le passé et la victoire est revenue au judoka brésilien. A l’approche du golden score, les deux concurrents ont été pénalisés à deux reprises. Tout va se jouer pendant la prolongation et c’est un shido qui fait encore une fois la différence puisque Bojan Dosen réalise une fausse attaque. La médaille de bronze est revenue à Rafael Buzacarini.
Gonchigsuren Batkhuyag (MGL) et Kaito Green (JPN) ont participé à la deuxième médaille de bronze. Green semblait un peu sous-alimenté par rapport à son adversaire, qui a appliqué un ko-soto-gari parfait pour ippon envoyant la médaille de bronze à Batkhuyag.
Plus tôt dans la journée, on aurait pu imaginer une demi-finale de Kanikovskiy face à Aaron Fara (AUT), l’un des leaders réguliers de la catégorie des -100kg. Ce dernier a été sauvé par les règles dès le premier tour. Après avoir été projeté sur le dos avec force, vitesse et contrôle par ippon, il est apparu que son adversaire Adilet Sapargaliyev (KAZ) avait clairement pris appui sur sa tête, ce qui est totalement interdit ; Hansoku se dirige vers Sapargaliyev. Fara n’était pourtant pas loin de la défaite. Au tour suivant, il affronta l’ancien champion du monde Asley Gonzales (ROU) et cette fois il ne put rien faire et se retrouva rapidement à plat ventre et cette fois pour un ippon incontestable.
Une fois réglée la question de la première demi-finale entre Kanikovskiy et Green, restait à savoir qui affronterait Kanikovskiy. Gonchigsuren Batkhuyag (MGL) semblait l’un des mieux placés, sans compter sur le champion du monde en titre, Arman Adamian (AIN) qui débutait son tournoi face à Georgios Kroussaniotakis (CYP). Ce combat aurait dû être une formalité pour Adamian mais encore une fois dans notre judo toujours plein de surprises, il a été contré sur le dos par Kroussaniotakis pour ippon. Avant ce coup de tonnerre, le Chypriote avait déjà éliminé le Japonais, Kotaro Ueoka ; c’était un signe. Après Adamian, Kroussaniotakis s’est encore imposé face au Brésilien Rafael Buzacarini en quart de finale. Mais c’en était trop et il a perdu puis s’est à nouveau retiré au repêchage. La journée a néanmoins été très positive pour Georgios Kroussaniotakis, un judoka qui ne lâche rien.