Kayra Sayit (35 ans) remporte son deuxième Grand Chelem en carrière
Turkiye célèbre une belle médaille d’or pour le poids lourd Kayra Sayit (35 ans). Il s’agit de sa deuxième victoire en Grand Chelem de sa carrière, 15 ans après sa première médaille d’or en Super Coupe du monde à Moscou pour l’équipe de France. Sayit avait désormais confiance et elle entra en finale face à la Serbe Milica Zabic qui de l’autre côté du tableau se glissa discrètement en finale pour tenter de décrocher l’or.
A l’annonce de la finale, la foule a monté d’un cran le niveau sonore et il est devenu très vite impossible d’entendre autre chose que le chant du public. Milica Zabic n’a pas semblé être dérangée car elle a été la première à agir avec un seoi-nage brillant, qui a laissé Sayit perplexe. Waza-ari a été annoncé. Tout était encore possible, mais Zabic n’arrêtait pas d’attaquer et d’attaquer, poussant Sayit à être pénalisé. Il semblait que la judoka turque n’avait pas d’autre solution que de jouer la tactique et d’espérer que le temps restant serait en sa faveur. Ce fut en effet le cas, avec le troisième penalty accordé à Zabic, Kayra Sayit pouvait offrir une première médaille d’or au pays hôte de ce grand chelem. Quel match de Milica Zabic et félicitations à Kayra Sayit et Turkiye.
Après sa flamboyante victoire aux Mondiaux de Tachkent 2022, il paraissait presque incongru de se demander si Romane Dicko était battable, tant sa domination semblait avoir pris une nouvelle dimension. Venue à Antalya pour peaufiner les derniers petits détails avant la défense de son titre mondial dans quelques semaines à Doha, Dicko a abordé la compétition avec confiance.
Le tirage au sort étant bien connu, elle savait qu’elle devrait affronter la locale Kayra Sayit (TUR) en début de journée, une athlète qui ne lui apportait pas beaucoup de confiance, puisqu’à Paris cette année déjà Sayit avait gagné contre Dicko. Les choses se sont donc répétées pour la championne de France, qui espérait imiter sa coéquipière Tcheumeo et rejoindre ses autres coéquipières gagnantes dès la première journée, mais elle a de nouveau tiré sa révérence face à la judoka turque.
Bien qu’elle ait lancé un mouvement de hanche, Dicko n’a pas secoué Sayit d’un millimètre et cette dernière a contre-attaqué pour ensuite enchaîner avec une immobilisation imparable. Il restait à Sayit à remporter sa demi-finale, ce qu’elle fit, pour le plus grand plaisir du public qui attendait sa première médaille.
Pour Romane Dicko, il n’y avait vraiment rien à craindre. Elle reste numéro un mondiale avec de bonnes chances de conserver son titre au Qatar mais elle devra tout de même faire attention. Il n’est pas possible de toujours gagner. Il est également préférable de faire des erreurs avant l’arrivée des grands championnats. Il y a aussi le risque de donner trop de confiance aux adversaires, une considération sérieuse.
Romane Dicko (FRA) et Shiyan Xu (CHN) se sont affrontées pour remporter la première médaille de bronze. Le judoka français n’a donné aucun espoir à Xu et a marqué ippon avec ko-uchi-gari après quelques tentatives infructueuses. Ainsi Dicko doit être triste de ne pas avoir atteint la finale mais elle peut se contenter d’une nouvelle médaille sur le World Judo Tour, faisant preuve de constance et de régularité.
Türkiye a eu une deuxième chance de médaille avec Hilal Ozturk (TUR) qui s’est qualifiée pour l’autre match pour une médaille de bronze, contre Adiyasuren Amarsaikhan (MGL). Après quelques secondes, Ozturk a pris les devants avec une attaque en maki-komi et a conclu par une immobilisation pour ippon. La foule pouvait exploser de joie et chanter l’hymne de Turkiye.
Parmi les sept premiers vainqueurs les plus âgés d’un Grand Chelem ou d’un Grand Prix de Turquie, cinq l’ont atteint lors de cette édition à Antalya. Rafaela Silva (30 ans), Noel van ‘t End (31 ans), Audrey Tcheumeo (32 ans), Kayra Sayit (35 ans) et la détentrice du record en Turquie Keyleyn Quadros qui aura 36 ans cette année.