Blandine Pont ne fait pas que rêver mais manifeste son objectif
Lors de la première journée du Grand Chelem à Antalya, il y avait beaucoup de compétition dans la catégorie de poids U48kg. Parmi les compétiteurs de nombreuses nations doubles avec beaucoup de femmes fortes. La France a eu au départ sa pionnière Blandine Pont qui a encore confirmé être la plus en forme de toutes les femmes combattant actuellement dans cette catégorie de poids. Les Jeux olympiques de Paris ne sont pas qu’un rêve.
Pour affronter la concurrente française en finale, on a retrouvé une habituée du circuit, Shira Rishony (ISR), qui s’est imposée dans sa moitié de tableau, alors que les deux finalistes serbes la semaine dernière à Tbilissi ont perdu dès les premiers tours, incapables de répéter. leur exploit géorgien.
Clairement, les deux athlètes avaient des profils différents, Rishony recherchant une première victoire dans un grand chelem après plus de 30 participations et 5 médailles de bronze, tandis que Pont visait la troisième médaille d’or consécutive. Et bien, nous avons été réparés rapidement, Blandine Pont montrant sa belle technique avec un superbe o-soto-otoshi pour ippon. Nul doute qu’il y a quelques mois la Française aurait signé pour un tel rêve. Aujourd’hui le rêve se réalise et il faudra la suivre dans les mois à venir, d’autant plus que chez les -48kg, la numéro un mondiale est aussi française. Shirine Boukli, qui ne courait pas à Antalya, doit s’inquiéter de voir sa coéquipière performer à un tel niveau.
Si Paris était une vraie performance, la répéter quelques semaines plus tard à Tel-Aviv confirmait que Blandine Pont avait un vrai potentiel qui devenait réalité. Engagée à Antalya pour cette dernière compétition avant les mondiaux de Doha, elle a eu une nouvelle chance de briller et de montrer qu’elle était sur une trajectoire en or. C’est ainsi qu’elle s’est qualifiée pour la première finale de la journée après que les premiers tours aient été bien menés. Ce n’est qu’en demi-finale qu’elle a dû souffrir un peu. Rapidement sous pression avec deux shido contre elle de Baasankhuu Bavuudorj (MGL), Blandine a ensuite marqué un waza-ari avec une combinaison d’ashi-waza, un avantage qu’elle a ensuite conservé sans problème.
Dans le premier match pour une médaille de bronze, Amanda Lima (BRA) et Baasankhuu Bavuudorj (MGL) se sont rencontrées. Amanda Lima a passé une très bonne journée aujourd’hui, ne perdant contre Rishony qu’en quart de finale, lorsque Baasankhuu Bavuudorj a connu un très bon début de saison l’année dernière, mais depuis lors, elle cherchait à rétablir son esprit combatif. Elle l’a définitivement récupéré car en golden score, elle a jeté Lima avec une contre-attaque massive d’ura-nage pour un waza-ari et un retour aboutissant à un podium du World Judo Tour au bon moment avant les championnats du monde.
Narantsetseg Ganbaatar (MGL) a offert une autre chance de médaille à la Mongolie, face à Katharina Menz (GER). C’était un bon début pour la judoka mongole qui a marqué un premier waza-ari avec un pick-up qui a fait atterrir son adversaire à ses côtés. Ce score a suffi à Ganbaatar pour remporter le concours et rejoindre sa coéquipière sur le podium.
A 24 ans Blandine Pont se sent bien dans sa tête et bien dans son corps et ça se voit. Étudiante pour devenir dentiste, photographe et artiste dans l’âme, elle est aussi l’une des athlètes les mieux préparées du moment. Vainqueur pour la première fois sur la scène internationale en 2021 à Zagreb, elle a continué d’engranger quelques résultats significatifs sur le circuit mondial et sur celui des open continentaux sans décrocher l’or, avant de s’imposer brillamment au Grand Chelem de Paris cette année. Une victoire en un coup ? Certainement pas comme encore confirmé avec l’or d’Antalya.