Bataille et Dos Santos ajoutés comme superviseurs d'arbitres

Bataille et Dos Santos ajoutés comme superviseurs d'arbitres

L'un est brésilien, l'autre français. Ils sont tous deux judokas et occupent désormais un nouveau rôle au sein de l'équipe d'arbitrage de l'IJF. Alors qu'ils étaient pendant de nombreuses années arbitres internationaux, officiant au milieu du tatami, ils sont passés de l'autre côté du miroir et ont rejoint l'équipe des superviseurs d'arbitrage. Le Grand Prix Zagreb 2024 est leur premier événement WJT dans ce rôle et ils sont prêts à donner leur première impression. Mariano Dos Santos et Matthieu Bataille parlent ici de leur nouveau day one.

« C'est un nouveau rôle. Après avoir été athlète, je suis devenu arbitre et maintenant encadrant. C'est une suite logique en quelque sorte. C'est un défi, mais je suis prêt à le relever », explique Matthieu Bataille.

Agé de 46 ans, Bataille a mis un terme à sa carrière sportive en 2014 pour devenir arbitre en 2017, dans le cadre d'un programme mis en place par le président de l'IJF, Marius Vizer, pour aider les anciens sportifs de haut niveau à franchir le pas. « Pour moi, c'était un moyen de rester dans le sport de haut niveau. Quand j'étais athlète, je ne pensais pas à l'arbitrage, mais c'est devenu une nécessité et je suis très heureux d'avoir fait la transition. J'ai commencé à arbitrer au niveau des Grands Prix, puis des Grands Chelems, des championnats majeurs et enfin des Jeux de Tokyo et de Paris. »

Mariano Dos Santos a consacré sa vie au judo : « J'ai commencé à arbitrer au niveau local au Brésil en 1989, puis au niveau national en 1995. En 2010, je suis devenu arbitre international. En 2013, j'ai arbitré pour la première fois sur le circuit mondial à Abu Dhabi. Aux Jeux de Rio 2016, j'étais assistant caméra pour la commission et à Tokyo et Paris, j'étais sur le tatami. »

Matthieu et Mariano ont donc une grande expérience du judo et de l’arbitrage et c’est ce qui a poussé la commission à les intégrer dans l’équipe des superviseurs. « Nous sommes heureux et fiers que des arbitres de classe mondiale puissent continuer à servir notre sport et passer du rôle d’arbitre à celui de superviseur. C’est une autre dimension très importante de l’arbitrage. Changer de camp est un défi mais nous avons pleinement confiance en leur capacité à faire le travail. Leur connaissance du judo, leurs compétences et leurs capacités sont des garanties que leur travail continuera d’être d’un très haut niveau », ont expliqué Florin Daniel Lascau et Armen Bagdasarov, les deux Head Referee Director présents à Zagreb.

Matthieu Bataille : « Vous savez, être arbitre, c’est très difficile. On doit travailler contre la montre et prendre des décisions instantanées, des décisions qui peuvent changer la vie des athlètes. Mais on connaît les techniques, on connaît les règles et on sait les appliquer », précise Mariano, dont le rêve est de pouvoir aider à l’international mais aussi au niveau de son continent pour faire en sorte que le niveau de l’arbitrage monte.

Pour Bataille, « Sans arbitre, il n’y a pas de compétition possible et les arbitres doivent aussi être de haut niveau, tout comme les athlètes. Ce n’est pas facile, il faut prendre les bonnes décisions et au bon moment. Nous sommes là pour faire du bon travail pour notre sport et j’aime faire ça. J’aime pouvoir contribuer au développement du judo. Pour moi, vraiment, le plus dur a été de rester au centre du tatami mais de troquer le judogi contre la tenue d’arbitre. Ce n’est pas anodin. Aujourd’hui, devenir superviseur, même si c’était une surprise, c’est un peu logique et c’est une reconnaissance de mes pairs. »

Mariano, comme Matthieu, est avant tout un passionné : « Ma vie, c’est le judo. Je suis tous les jours sur le tatami chez moi au Brésil. Je suis avant tout un professeur de judo. Que ce soit avec les jeunes ou les vétérans et avec mes collègues et amis arbitres, je veux partager ma passion pour ce sport et sa magnifique philosophie. Tout au long de ma carrière d’arbitre, j’ai attendu ce moment où je pourrais contribuer de manière différente et apporter toute mon expérience », ajoute Mariano, avant d’expliquer qu’il continue également à concourir en tant que vétéran. Les deux hommes ne seront donc plus au centre du tatami mais assis avec la commission d’arbitrage pour assister leurs collègues. « Il faut comprendre que lorsqu’on est assis à la table, on a une vision différente des combats, un angle différent. C’est normal. La vidéo est une aide précieuse qui nous aide à faire les bons choix. Nous souhaitons vraiment établir une étroite collaboration entre les arbitres d’une part et les directeurs et superviseurs d’autre part. C’est cette collaboration qui nous aide à faire les bons choix. Le fait de connaître désormais toutes les facettes du métier est un atout majeur », confie Matthieu.

Bataille : « Nous sommes une grande famille et comme dans toutes les familles, chacun a un rôle différent. Mais ces rôles se complètent parfaitement. Je pense que notre expérience pratique sur le tatami est très importante pour chacun. Matthieu, comme moi, est prêt à partager tout cela. Cela me permet de souligner toute ma gratitude aux directeurs d’arbitrage qui nous ont choisis et bien sûr au président Vizer pour sa vision du développement du judo. Cette notion de famille est cruciale, c’est ce qui nous rassemble. D’ailleurs, je voudrais dédier ma nomination à mes parents, malheureusement décédés. Où qu’ils me regardent, je sais qu’ils sont très fiers de moi aujourd’hui. »

Si Mariano Dos Santos a toujours rêvé de gravir les échelons de l’arbitrage, tandis que Matthieu Bataille a d’abord eu une carrière sportive de haut niveau qui l’a mené sur les podiums mondiaux, ils se sont retrouvés de l’autre côté du miroir avec la volonté de développer le judo pour qu’il reste le sport dynamique, vivant et moderne que nous connaissons. Désormais superviseurs d’arbitres, ils continueront à contribuer au développement de notre sport. Merci à eux pour tout ce qu’ils ont déjà apporté au judo et bonne chance dans leur nouvelle mission.