Audrey Tcheumeo candidate à une médaille mondiale à Doha
En finale du Grand Chelem à Antalya, l’expérimentée Audrey Tcheumeo de France affrontait une vieille connaissance, la championne olympique en titre, Shori Hamada, qui avait fort à faire, notamment en demi-finale face à Guusje Steenhuis (NED) qui, comme toute la délégation hollandaise aujourd’hui, s’est montrée intraitable. Tout se résumait à une petite pénalité qui envoyait Hamada en finale, tandis que Steenhuis courait vers le match pour une médaille de bronze.
Hamada a été rapidement pénalisé d’un premier shido mais a ensuite failli attraper le judoka français au sol avec un shime-waza qui s’annonçait vraiment dangereux, mais Tcheumeo s’est échappé, miraculeusement. Hamada a ensuite été pénalisée une deuxième fois et une troisième fois car elle ne pouvait pas supporter le rythme de l’athlète française. Il s’agit de la neuvième médaille d’or au niveau du Grand Chelem pour Audrey Tcheumeo ; impressionnant!
Il faut dire que ce serait une belle performance pour celui qui a décroché le bronze à Londres en 2012 avant l’argent à Rio. La route est encore longue ; ne partageons pas la peau d’ours entre la nation avant que l’ours ne soit mort, mais Tcheumeo est définitivement encore en grande forme.
Le premier match pour le bronze oppose Alina Boehm (GER) et Guusje Steenhuis (NED). Après avoir dominé le match, mais sans marquer, Steenhuis a commis deux fautes. Le premier était gratuit car elle a failli être prise avec un juji-gatame mais a pu s’échapper. La deuxième lui a coûté la victoire et la médaille car elle a été magnifiquement contrée avec un uchi-mata-sukashi. La médaille de bronze revient à l’Allemagne.
Linda Politi (ITA) et Patricia Sampaio (POR) se sont également battues pour le podium. Sampaio a été le premier à l’action, marquant ippon avec un seoi-nage après seulement quelques secondes. L’ippon a cependant été rétrogradé en waza-ari et elle a dû retourner dans la bataille. Elle a doublé le score un peu plus tard avec un maki-komi et donc la médaille de bronze était finalement pour Sampaio.
Pour Sampaio, les choses n’ont pas été plus simples après avoir battu l’ancienne championne du monde, puisqu’en demi-finale, elle était opposée à une autre ancienne championne du monde, l’explosive Audrey Tcheuméo, qui a fini par s’imposer pour accéder à une nouvelle finale dans sa déjà remarquable carrière. La double médaillée olympique, usurpée pour la place qualificative pour les Jeux de Tokyo au profit de Madeleine Malonga, continue de croire en sa capacité à se qualifier pour Paris 2024.
Après sa très belle démonstration à Tbilissi il y a une semaine, on pouvait s’attendre à revoir Anna-Maria Wagner (GER) en pleine forme et son premier tour contre Iriskhon Kurbanbaeva (UZB) semblait aller dans ce sens. Mais c’était sans compter sur Patricia Sampaio (POR), vainqueur au Portugal en début de saison, qui en quart de finale envoyait Wagner au tapis d’un mouvement d’épaule magistral.
Parmi les sept premiers vainqueurs les plus âgés d’un Grand Chelem ou d’un Grand Prix de Turquie, cinq l’ont atteint lors de cette édition à Antalya. Rafaela Silva (30 ans), Noel van ‘t End (31 ans), Audrey Tcheumeo (32 ans), Kayra Sayit (35 ans) et la détentrice du record en Turquie Keyleyn Quadros qui aura 36 ans cette année.