Takeshi Takeoka bat Maruyama en finale des -66 kg
Une finale entièrement japonaise pour les hommes -66 kg, ce n’est pas une surprise, mais si vous vous attendez à Hifumi Abe, vous vous trompez. En l’occurrence un vainqueur surprenant à Paris qui aurait pu décrocher la victoire du jour en battant Yoshiro Maruyama. Takeshi Takeoka était le golden boy du jour -66kg.
Lors de la finale, Takeoka était prêt pour Maruyama, il connaissait les schémas captivants, les entrées probables dans ses lancers marquants préférés et il avait également l’énergie de la jeunesse de son côté. L’action n’a cependant pas été furieuse et Maruyama a largement assez d’expérience pour relever un défi comme celui-ci. Presque à temps plein, il a réalisé un tomoe-nage dans lequel d’autres auraient pu craquer, mais Takeoka a réagi rapidement et a évité de concéder un score. Cela a conduit au golden score, mais chaque combattant possédait deux cartons jaunes, pour ne pas avoir saisi assez rapidement, deux fois.
Plusieurs demi-attaques plus tard et il apparut que Maruyama poussait pour se rapprocher de son uchi-mata mais dans un étrange tourbillon d’action très bas sur le tatami, Takeoka trouva une prise peu orthodoxe qui conduisit à un mouvement de style grappin peu orthodoxe, prenant le dessus sur Maruyama. sa tête et au sol pour waza-ari. La médaille d’argent de Maruyama n’est pas ce qu’il visait aujourd’hui et se tenir derrière un nouvel adversaire japonais aura un arrière-goût amer.
Le premier pool de la catégorie mérite quelques discussions. Tête de série numéro un et technicien très apprécié, Denis Vieru (MDA), présent à Paris et vu avec son équipe dans la salle d’échauffement, n’a pas concouru. Une ligne barrant son nom signifiait qu’une victoire au premier tour soit pour Saha (FIN) soit pour Misirov (AIN) leur permettrait de passer deux tours et de les planter solidement en huitièmes de finale, un gros bonus sous les lumières de Bercy.
Cependant, ce bonus a été de courte durée pour Misirov puisqu’il est ensuite tombé directement face à Baul An (KOR) qui s’était lui-même vu offrir une manche gratuite alors que Nadiradze (GEO) n’avait pas non plus participé. C’est An qui a le plus profité des absences mais on ne saura jamais s’il aurait obtenu le même résultat en présence de Vieru et Nadiradze. Cependant, ce n’est jamais un simple passage à niveau et cela n’a donc peut-être rien changé.
Bayanmunkh (EAU) était l’adversaire d’An en quart de finale et lui aussi est tombé aux mains du Coréen après avoir connu une excellente journée jusque-là.
Le deuxième quart-temps a également été très intéressant, avec notamment un combat au premier tour entre le double champion du monde Maruyama (JPN) et le champion olympique Fabio Basile (ITA). Il est peut-être vrai que la plupart des spectateurs s’attendaient à ce que Maruyama s’impose très rapidement dans ce match, mais Basile n’est pas champion olympique pour une raison. Il avait son plan de jeu et c’était le bon, neutralisant Maruyama jusqu’à la 4ème minute mais finalement le technicien japonais a trouvé son milieu de revers et son uchi-mata et a terminé le travail en ne-waza. Basile, aussi combatif qu’il l’a fait, aurait peut-être été sur le podium aujourd’hui avec un tirage différent, mais c’est du sport de haut niveau et aussi le résultat d’incohérences qui ont conduit à un manque de têtes de série pour des judokas d’exception.
Maruyama a ensuite battu Kyrgyzbayev (KAZ), Khyar (FRA) et Iadov (UKR) dans une série de compétitions difficiles. Peu de judokas ont réussi à dépasser cet alignement, mais Maruyama l’a fait, gagnant sa place en demi-finale et renforçant ensuite notre impression de lui en dépassant An également pour atteindre une finale entièrement japonaise. Son adversaire pour le dernier combat masculin de la journée était Takeoka (JPN), un joueur de 24 ans avec très peu de références sur la scène mondiale du judo.
La première compétition pour la médaille de bronze a eu lieu entre Bayanmunkh et Yondonperenlei (MGL), le premier battant Iadov au repêchage dans une bataille acharnée. Bayanmunkh a joué un jeu très tactique dans cette compétition pour les médailles et a finalement gagné aux tirs au but. Il a réalisé une belle journée en remportant la deuxième médaille du Grand Chelem de sa carrière, laissant Yondonperenlei se contenter de la 5ème place.
La deuxième médaille de bronze serait remportée soit par David Garcia Torne (ESP), soit par Baul An, ce dernier étant le favori des spectateurs. Cependant, ces prédictions ne se sont pas concrétisées puisque Garcia Torne, aussi confiant en ne-waza qu’en position debout, a fait preuve d’un grand dynamisme et d’une combinaison au sol pour terminer sur une double tape d’An, succombant à un juji magnifiquement exécuté. -gatame à la troisième minute du concours.