Sanshiro Murao, l’homme d’or du Japon pour Paris
Sanshiro Murao, qui a déjà été désigné comme le choix de son pays pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. En plus d’avoir remporté le Masters de Jérusalem 2022, il possède une médaille de bronze aux championnats du monde et une médaille d’argent en Grand Chelem cette année. Il est arrivé au Grand Chelem de Tokyo 2023 en tant que tête de série numéro 2 et a démontré exactement pourquoi il mérite cette place olympique tant convoitée, avec une performance sans faille.
L’adversaire de Murao en finale ne serait autre que l’actuel champion du monde, Luka Maisuradze (GEO). La finale a été marquée par un choc des styles avec un minimum de combats d’adhérence. Maisuradze s’est contenté d’une prise ronde, tandis que Murao était plus qu’heureux de maintenir son adversaire à distance en utilisant le revers intérieur et il a donné très peu d’opportunités au Géorgien dans la compétition. Le Japonais attaquait plus souvent, obligeant Maisuradze à ramasser deux shidos. Ayant besoin d’être plus offensif dans le golden score, le Géorgien a dépassé son emprise et Murao l’a lancé proprement avec uchi-mata pour ippon. Or numéro 4 du Grand Chelem pour Murao ; Maisuradze devra attendre encore un peu pour remporter sa toute première médaille d’or en Grand Chelem.
Igolnikov a affronté Gwak lors de la première compétition pour la médaille de bronze. C’était la première fois que le Coréen atteignait un bloc final depuis plus de 3 ans, mais il n’a pas pu remporter la médaille car il ne lui a fallu que 27 secondes pour devenir la dernière victime de l’uchi-mata d’Igolnikov. C’était pour lui la huitième médaille du Grand Chelem. Gwak peut se réjouir de sa meilleure performance depuis des années.
L’autre médaille de bronze a été remportée par Parlati lors d’une confortable victoire tactique sur Axel Clerget (FRA), sa deuxième médaille de bronze et sa cinquième médaille au classement général. Clerget, 36 ans, continue de bien performer au plus haut niveau mais sera déçu de ne pas avoir remporté plus de trophées aujourd’hui.
Préliminaires
Face à Talibov (AZE) lors de son premier match, Murao a lancé les Azéris d’un ura-nage parfaitement dirigé pour marquer ippon en moins de 90 secondes. Au troisième tour contre Grigorian (EAU), il a marqué deux waza-aris en autant de minutes avec son ashi-waza pour se qualifier en toute confiance pour les quarts de finale. Là, il a rencontré Mikhail Igolnikov (AIN), six fois vainqueur du Grand Chelem, dont l’uchi-mata idiosyncrasique l’avait déjà aidé à éliminer l’ancien champion du monde Noel Van T End (NED). Murao a géré le combat de manière experte, produisant l’un des plus gros lancers de la journée : un tonitruant o-soto-gari en prise croisée qui a terrassé Igolnikov dès la deuxième minute et a provoqué des halètements audibles de la foule en adoration.
Un autre adversaire coriace attendait le judoka japonais en demi-finale : le médaillé d’argent mondial 2023 Christian Parlati (ITA). Ils ont produit un concours très divertissant, Murao étant passé près de marquer à plusieurs reprises. En fin de compte, un score n’était pas nécessaire puisque Parlati a décroché un troisième et dernier shido dans le golden score.
Maisuradze ne s’est pas rendu la vie facile ; il avait besoin d’un score en or pour réussir toutes ses compétitions préliminaires. Lors de son combat du deuxième tour, il a lancé Gurevitch (ISR) pour ippon lors de l’échange d’ouverture en prolongation avec un joli o-soto-gari. Il était dans le même temps contre Nyman (SWE) au troisième tour, marquant waza-ari avec un fort tsuri-goshi. Maisuradze a remporté une victoire tactique lors de son match de quart de finale contre Sherov (KGZ), avant que son endurance ne soit poussée à ses limites en demi-finale contre le champion du monde 2015 Donghan Gwak (KOR). Leur combat de 9 minutes s’est terminé par une tentative ratée de sumi-gaeshi du Coréen qui a permis au Géorgien d’assurer une prise d’où il ne restait plus d’énergie pour s’échapper.