La Géorgie célèbre la première médaille d'or de Lasha Bekauri

La Géorgie célèbre la première médaille d’or de Lasha Bekauri

Au Grand Chelem de Tbilissi, le pays hôte attendait évidemment le jour avec ses meilleures chances de podium. Le premier judoka que toute une nation attendait avec impatience était le champion olympique Lasha Bekauri. Dans son style vif et opportun, Bekauri a dû tout mettre en œuvre, poussé par les acclamations du public, pour se défaire des pièges des premiers tours. Il le savait, rien ne serait facile, d’autant plus qu’il n’était pas la tête de série numéro 1 du tournoi. Cette place était occupée par son compatriote Beka Gviniashvili mais ce dernier a été éliminé avant les quarts de finale par Theodoros Tselidis (GRE).

Face à Bekauri en demi-finale, le Grec n’a pas baissé les bras et a poussé le champion olympique dans ses derniers retranchements. La place en finale était pourtant assurée et le champion olympique a diverti la foule pour le soutenir encore plus.

Cela allait cependant être une tâche ardue pour les milliers de spectateurs, car alors que Bekauri avançait dans le tournoi, un autre de ses coéquipiers a laissé son judo parler pour lui dans la seconde moitié du tirage au sort, promettant un choix difficile aux fans géorgiens : qui soutenir enfin ?

Avant cette finale, Luka Maisuradze, troisième à Paris cette saison, devait encore se dépasser. Il a commencé la journée en marquant des points et s’est qualifié pour les demi-finales. Face à lui, habitué des épreuves du World Judo Tour, Mihael Zgank (TUR) avait bien l’intention de ne pas laisser Maisuradze rejoindre Bekauri en finale.

La demi-finale a été épique, tendue, indécise jusqu’au dernier moment. Ce n’est qu’après 5h32 de golden score qu’un ultime penalty accordé à Zgank, alors que les deux hommes avaient tout donné, a permis à Maisuradze d’accéder à la finale, promettant un dernier match 100% géorgien.

Avoir les deux Géorgiens sur le tatami garantissait un niveau sonore incroyable dans la salle, avec des centaines de drapeaux agités. Parfois, avoir deux athlètes du même pays peut également conduire à un match serré, car ils se connaissent très bien. Eh bien, ce n’était pas le cas avec Bekauri et Maisuradze. Dans son style désormais parfaitement reconnu, Bekauri a marqué un premier waza-ari avec un obi-tori-gaeshi qui a fait survoler Maisuradze. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux concurrents ont mis toute leur énergie dans la bataille et c’était merveilleux de les voir rivaliser jusqu’à la limite. Au final, Bekauri a gagné à domicile mais cette finale était de grande qualité car nous avions deux super judoka sur le tatami.

Le Japon était présent à Tbilissi avec quelques athlètes. L’un d’eux, Goki Tajima (JPN) s’est qualifié pour le match pour la médaille de bronze face à Mihael Zgank (TUR). Tajima a montré lors des préliminaires son pur style japonais. Il a jeté Gviniashvili dans le repêchage avec un énorme sode-tsuri-komi-goshi, donc Zgank a été informé mais savoir ce qui vous attend n’empêche pas toujours que quelque chose se passe et à quelques secondes du hajime du match pour la médaille de bronze, encore une fois Tajima a placé sa hanche sous le centre de gravité de son adversaire et a produit un lancer de style kata classique pour un ippon massif. Être dans le top 20 mondial n’a pas empêché Zgank d’être lancé comme un poids léger et la médaille de bronze était donc pour Tajima.

Dans le deuxième match pour une médaille de bronze, Ivan Felipe Silva Morales (CUB) a affronté Theodoros Tselidis (GRE). Tselidis n’a jamais vraiment semblé en mesure de mettre un peu de danger devant son adversaire. Luttant, respirant fortement, pas du tout au top de son jeu, il était plus survivant que commandant de son propre destin. Il a cependant fallu du temps à Silva Morales pour s’imposer dans le golden score, après que le troisième penalty ait été accordé à Tselidis. Le bronze était pour Ivan Felipe Silva Morales.