Elisavet Teltsidou remporte à nouveau l’or et devient l’as de la Grèce
La division U70kg est devenue une catégorie très imprévisible mais Elisavet Teltsidou (GRE) qui est une habituée du haut niveau depuis quelques temps déjà. Également à Bakou, elle était stable et a remporté la médaille d’or en -70 kg. Celui qui est également constant est son entraîneur Nikos Iliadis, qui est l’entraîneur-chef le plus ancien au monde avec 24 ans de service. Teltsidou elle-même a aujourd’hui 27 ans et constitue l’atout de la Grèce pour les Jeux de Paris.
En finale, elle bat Ai Tsunoda. On pouvait se demander si Tsunoda Roustant serait capable d’imposer à nouveau un rythme soutenu et elle l’était, mais dans la foulée, elle lança une attaque trop légère et fut contre-attaquée par Teltsidou avec un ura-nage massif. Tsunoda a été sur son adversaire tout le match, si son corps fonctionnait parfaitement montrant une capacité cardio étonnante, il lui manquait peut-être un peu de présence mentale et elle a finalement tiré sa révérence face à Elisavet Teltsidou, qui confirme son incroyable régularité à ce niveau. Teltsidou en position de médaille d’or, Ai Tsunoda continue d’apprendre.
Le moment que l’on retiendra de cette deuxième journée, voire du tournoi, sera peut-être la demi-finale entre Barbara Matic (CRO) et Ai Tsunoda Roustant (ESP) tant elle véhiculait tant de symboles. 15 minutes et 39 secondes, c’est la durée d’un match (temps normal et golden score) qui s’est déroulé à un rythme soutenu tout au long. Aucun des athlètes ne voulait abandonner. Au final c’est Ai Tsunoda Roustant qui a gagné, peut-être parce qu’elle était encore un peu plus fraîche.
C’était symbolique de l’ancienne génération de judoka contre la nouvelle ; pas vieux en fait, mais plus âgés, bien que toujours présents et peu disposés à abandonner leur poste. Double champion du monde, Matic a toujours l’envie de briller au plus haut niveau. De l’autre côté, il y avait l’Espagnol, trois fois champion du monde, mais chez les cadets et les juniors, définitivement l’une des étoiles montantes de la catégorie, toujours à la recherche de la grande consécration chez les seniors. Elle souhaite prendre la position de ses prestigieux aînés. En quart de finale, Ai Tsunoda Roustant, devancée par Marie-Eve Gahie (FRA), a trouvé les ressources pour remporter une victoire tactique en golden score. Contre Matic, comme les deux attaquaient sans arrêt, elle a été celle qui s’est montrée la plus dangereuse et a finalement accédé à la finale.
Le Golden Score peut parfois être long et celui-ci ne fait pas exception, mais c’était excitant, passionnant, incroyablement attrayant. Grâce aux deux judokas, ils nous ont offert un spectacle époustouflant.
Si Barbara Matic avait gagné, les -70kg auraient pu encore une fois être une histoire 100% croate et c’est sûrement une des raisons pour lesquelles elle voulait vraiment gagner contre Ai Tsunoda Roustant. Dans l’autre moitié du tableau, c’est sa coéquipière Lara Cvjetko qui a eu la chance d’aller en finale et l’année prochaine, une seule des deux participera à Paris 2024. Malheureusement pour Cvjetko, elle a été battue à Bakou par Elisavet. Teltsidou (GRE).
La première compétition pour la médaille de bronze opposait Marie Eve Gahie (FRA) et Lara Cvjetko (CRO). La championne du monde française a débuté la compétition pour la médaille de bronze sur la même page que son combat de repêchage, qui n’a duré que 4 secondes. Après quelques secondes, elle avait déjà un waza-ari au tableau d’affichage, mais Lara Cvjetko est revenue avec un petit ashi-waza astucieux lors d’une contre-attaque qui lui a valu un waza-ari. Gahie, qui a une incroyable capacité de lancer, peut également être lancé à tout moment, mais pas cette fois. Après son premier tani-otoshi réussi, elle a de nouveau marqué avec la même technique, mais cette fois par ippon clair. Malgré une petite erreur dans la journée qui lui a coûté la médaille d’or, ce fut une bonne journée au bureau pour Marie-Ève Gahie.
La deuxième compétition pour la médaille de bronze a vu Miriam Butkereit (GER) et Barbara Matic (CRO) s’affronter. Matic se serait-elle remise de son marathon en demi-finale ? Il semble que ce soit le cas puisqu’elle a marqué la première avec un o-uchi-gari. Elle a ensuite fait tout ce qu’il fallait pour conserver ce résultat et remporter la médaille de bronze. L’or ou l’argent auraient été meilleurs bien sûr, mais après une telle journée, ce résultat est plus que mérité. Félicitations champion!